Compte-rendu de la réunion du 6 avril 2018

(vous pouvez télécharger de compte-rendu

en rubrique "documents" de ce site) 

 

Tous les chariots de livres de LiraGif avaient été poussés dans un coin pour accueillir les près de 50 personnes qui avaient dit venir en ce 6 avril. En fait, ce seront plus d’une soixantaine d’amoureux du cinéma de Gif qui se serreront dans la librairie, certains même ne pouvant entrer et se tenant debout, toute la réunion dans l’encoignure de la porte. Et largement autant de personnes avaient dit ne pouvoir être présentes, mais vouloir être informées de ce qui s’y était dit et de la suite. Beaucoup ont donc répondu à notre appel !

 

Un postulat de départ (confirmé par cette nombreuse assemblée) : nous avons une chance incroyable d’avoir un cinéma au cœur de Gif, et nous tenons à ce qu’il continue à exister.

Pour résumer « Gif (et les spectateurs Giffois.es et des communes alentour) ne peuvent pas se passer de ce cinéma ! »

 

Le fonds de commerce du Central cinéma est à vendre :

Claire Leluc-Derouin et Didier Derouin, qui ont animé pendant 26 ans le Central cinéma, sont partis début décembre 2017. C’est la société C2L, présente depuis 2013, dans les parts des Vrais Instants de l’Image (société exploitant les cinémas de Rambouillet, Gif et Vaucresson), qui est devenue propriétaire du fonds de commerce (les murs du Central appartenant à la mairie de Gif).

C2L ne souhaite garder aucun de ces trois cinémas et a décidé de les vendre un par un, alors qu’ils fonctionnaient jusque-là de façon mutualisée.

 

Les cinémas à une seule salle non rentables pour un privé

Le Central est mono-écran, ce qui, dans le contexte actuel, le rend difficilement rentable pour un exploitant totalement privé. Parce qu’il y a des coûts incompressibles qui, dans le modèle précédent, étaient répartis sur les 3 cinémas. Parce qu’il est difficile dans ce cadre de négocier avec les distributeurs pour pouvoir disposer de films venant de sortir, ou en séances exceptionnelles. Actuellement, le cinéma est juste à l’équilibre. Le danger est donc grand pour l’avenir du Central. 

La quasi-totalité des cinémas d’une seule salle sont en gestion municipale ou associative.

 

Le prix du Central :

Actuellement, Marie-Laure Couderc de C2L ne nous a pas communiqué (malgré nos demandes) de prix de vente du Central. De l’avis de professionnels (au vu, en particulier, de la TSA = taxe spéciale additionnelle que le cinéma paye au CNC (Centre National du Cinéma) sur chaque billet vendu et qui constitue une sorte d’épargne forcée qui servira à faire des améliorations pour la salle (techniques, esthétiques…), du fait aussi des inconvénients d’un mono-écran, le prix pourrait être compris entre 100 et 150 000 €.

 

L’idée : un projet collectif

D’où a germé l’idée, à LiraGif, d’un projet de gestion collective alliant privé et associatif, avec un engagement des spectateurs et des habitants attachés à ce cinéma indépendant de centre-ville. Avec ainsi de multiples acteurs, le projet culturel pourrait être riche, totalement dans l’esprit de ce qui a fait apprécier ce cinéma tant du temps de Claire et Didier qu’à l’époque de leurs prédécesseurs, M. et Mme Delavault.

 

Une SCIC :

L’idée serait de faire une SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) composée a minima :

* La société (dont The movie light project – TMLP) de Stéphanie Will, qui serait l’exploitante du cinéma (et donc toucherait un salaire par ce biais, deux autres salariés étant nécessaires : 2 projectionnistes). Stéphanie Will est entrepreneuse depuis 10 ans et allie expérience et bonne connaissance du milieu du cinéma, notamment l’apport du numérique dans toutes les branches du métier. Elle a fondé une association à Bordeaux en 2001 de soutien aux cinémas indépendant, art et essai – de proximité, qui a été en partenariat avec 17 salles en Gironde. TMLP développe actuellement pour le territoire un projet de cinéma alternatif et nomade.

* LiraGif

* Une association de spectateurs (loi 1901) qui serait partie prenante dans la gestion du cinéma, les membres de l’association pouvant s’engager de différentes façons :

* engagement financier avec prise de parts sociales et/ou dons

* engagement en temps à la hauteur des possibilités de chacun (par exemple faire l’accueil, aider à faire connaître les soirées organisées au cinéma, contribuer aux séances exceptionnelles – inviter des professionnels de son réseau, proposer une petite restauration, coanimer sur des contenus (sciences, arts…) complémentaires au film…, aider aux petits travaux (peintures…), participer à la programmation, …)

* simple adhésion pour dire leur soutien à ce projet

Le principe de cette association serait aussi une mutualisation des compétences que chacun serait prêt à mettre pour aider au projet.

Plusieurs propositions de noms ont été faites au cours de la soirée pour le nom de cette association de spectateurs : Le Central gif’once ; Le cinéma de l’Yvette ; Cinégif ; Gif paradiso ; Gif sur ciné ; LunaGif ; Gif en sept (en référence au 7e art) ; Cinéval ; Le cinéma de Gif ; Central PARC (Projection, Animation, Rayonnement du Cinéma).

C’est finalement CinéGif qui a été retenu… après des hésitations sur le fait de mettre Gif dans le titre… car l’association aura, si tout se passe bien, des adhérents des communes alentour. Mais le Central étant à Gif, il nous a semblé judicieux de faire ce choix.

La première AG doit avoir pour objet le sens du projet, ses modalités, le lien avec la coopérative… Ce pourrait être une association en autogestion.

Le montant de l’adhésion pourrait être (dans l’esprit de permettre au maximum de gens d’adhérer) à partir du prix d’un ticket de cinéma (6 €), laissé à l’appréciation de chacun.

Dans une SCIC, il y a principe d’égalité : un détenteur de parts sociales (quel qu'en soit le nombre) = une voix.

Il ressort des discussions de la soirée une volonté que les parts soient à un coût accessible au plus grand nombre. Plusieurs personnes proposent 100 € la part.

 

La mairie de Gif

Actuellement, la mairie subventionne le Central cinéma à hauteur de 30 000 € par an et loue les murs pour la très raisonnable somme de 5 000 € par an (le bail vient d’être renouvelé pour 9 ans avec la société C2L (conseil municipal du 27 mars 2018), tout cela en contrepartie d’engagements prix pour l’exploitation cinématographique (actions en direction des jeunes et scolaires, Univerciné…). L’équipe de repreneurs a déjà rencontré le service culturel qui a été très favorable à ce projet et encourageant.

 

Idées pour le financement :

Le Central est sur le territoire du parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse. Le PNR pour apporter de l’aide via le service d’aide au développement : contacter Xavier Stéphan qui pourrait aider à trouver des financements.

Faire un crowdfunding avec, en contrepartie, des abonnements et des places de cinéma (remarques suite à cette proposition : ce serait peut-être dans un deuxième temps, une fois le projet lancé).

La société de Stéphanie Will contracterait un emprunt (dont le montant dépendrait du nombre de parts sociales que les autres partenaires (LiraGif, membres de l’association, particuliers…) envisageraient d’acheter. Elle a instancié un dossier de financement avec la banque de son entreprise, et vis-à-vis des dispositifs qui favorisent la reprise d’un fonds de commerce de cinéma.

 

Le projet culturel :

L’identité du Central, cinéma art et essai, existe déjà (grâce à celles et ceux qui l’ont dirigé jusqu’à présent), le projet serait d’aller encore plus loin, en gardant la même qualité de films, en essayant d’innover encore : par exemple, passer des documentaires en synergie avec LiraGif, faire une correspondance entre les films et des œuvres littéraires, être encore plus en lien avec le festival Vo-Vf… Il pourrait aussi y avoir des innovations par rapport au spectateur : séances à la demande, propositions conviviales, faire ressentir encore plus au spectateur qu’il est bien dans ce lieu, comme chez lui, qu’il sait quels films il peut compter y voir. Que les gens sortent du Central en disant « on vient d’y vivre de bons moments ». Que cela devienne « le lieu où il faut être », comme on dit depuis longtemps à Paris : « Je vais au 104. »

 

Idées d’animations/de services évoquées lors de la réunion :

* Continuer très régulièrement des « Instants à part » avec films + animations, style Demain sur des sujets d’actualité.

* Projections en plein air l’été, ça pourrait se faire dans la ville, avec l’accord de la mairie

* Films pour les enfants pendant les vacances, le mercredi…

* Créer un festival

* Cinéma à la demande

* Organiser des tables rondes, des conférences pas forcément en lien avec le cinéma, sauf à considérer que la plupart des thèmes de société, scientifiques, philosophiques et autres ont été et seront traités par le cinéma.

* Autour de Gif, de nombreux établissements scientifiques. Il pourrait y avoir des animations dans le domaine du film scientifique (il y a plusieurs années, un festival du film scientifique avait lieu à Palaiseau, avec un jury international). Cela pourrait être l’occasion de sensibiliser les jeunes aux métiers de la recherche.

* Soirées poésie / lectures autour d’un film.

* Soirées histoire du cinéma 

* Partenariats (par exemple avec la MJC Cyrano)

* Faire une programmation en lien avec les expositions qui passent au Val Fleury

*  Proposer des séances pour les retraités en début d’après-midi (le lundi, pour l’univerciné, le Central est plein).

* Aller en direction des collégiens, des lycéens (en plus, le lycée de la vallée de Chevreuse a une section cinéma). Faire un ciné-club en vue de ce public. Un village des environs a organisé un ciné-club pour les scolaires géré par des retraités.

* Aller vers les jeunes, proposer par exemple, des séances à 22h le week-end.

* Dans le secteur, de nombreuses personnes ont des connaissances dans le milieu du cinéma. Des réalisateurs, des acteurs, des gens des différents métiers du cinéma pourraient se déplacer pour accompagner un film (comme ce qui se passait pour les Instants à Part de Claire et Didier). Quand on participe à un financement participatif pour la réalisation d’un film, on pourrait inviter celui qui réalise.

* LiraGif sert déjà souvent de salle d’attente pour les spectateurs qui arrivent en avance et ne peuvent se mettre à l’abri en cas de pluie. Il pourrait y avoir vente des billets à LiraGif (et préventes).

* Mise en place d’un site internet permettant l’achat et la réservation de places, avec ou sans abonnement

 

Amplifier le nombre de spectateurs :

Actuellement, le cinéma fait 25 000 entrées par an (il a fait 32 000 à une époque). L’idée serait de multiplier les événements et que les membres de CinéGif, chacun ayant un réseau, pourraient démultiplier les incitations à venir y participer.

 

Et maintenant ? 

Suite à cette réunion du 6 avril et devant l’enthousiasme ressenti, décision est prise de créer l’association de spectateurs CinéGif et de susciter le maximum d’adhésions.Si vous avez envie de participer à cette aventure via CinéGif, vous pouvez nous envoyer un mail à asso.cinegif@gmail.com en joignant éventuellement la fiche (remplie) que vous pouvez télécharger dans la partie documents de ce site

Un site de CinéGif a été créé : https://cinegif.jimdofree.com/

 

Parallèlement, un nouveau rendez-vous a été demandé à la mairie pour exposer de façon plus précise le projet.